Comment mettre toutes les chances de son côté pour obtenir une belle cicatrice ?

La cicatrisation après une intervention chirurgicale dépend bien sûr de l’habileté du chirurgien mais aussi, très largement, de la qualité de la peau et de la génétique qui est propre à chaque individu. 

Disons-le tout de suite, nous sommes très inégaux devant ce processus de cicatrisation dont j’ai eu l’occasion de bien expliquer les aspects physiologiques et la dimension difficilement prévisible dans mon article sur le traitement des cicatrices.  

Heureusement il y a toujours des progrès en chirurgie esthétique. Les techniques évoluent, d’une part au niveau du geste de la suture, et aussi grâce à la technologie laser qui permet d’améliorer, de “booster” le processus naturel de cicatrisation.

Notamment avec le Laser Cicatriciel UrgoTouch que j’utilise fréquemment depuis quelques années.

Ce qu’il faut faire avant l’opération de chirurgie esthétique

Les semaines qui précèdent l’intervention sont importantes pour préparer le terrain et pour arriver avec une peau dans le meilleur état possible. 

Première priorité, il convient d’arrêter le tabac absolument au moins 4 semaines avant l’opération. Parce que le tabac a un effet vasoconstricteur des micro-vaisseaux de la peau qui entraîne une moins bonne oxygénation des tissus et donc une moins bonne cicatrisation. Pour les mêmes raisons il est également indiqué de diminuer la consommation d’alcool, soit un verre de vin ou un verre de bière par jour, dans les 15 jours qui précédent puis les 15 jours qui suivent l’intervention.

Nouvelle possibilité technique intéressante, depuis quelques mois, afin de préparer au mieux les interventions sur le visage comme les liftings par exemple, je conseille de pratiquer un soin Hydrafacial en pré-opératoire. Les résultats de cette technique en termes de nettoyage et de détoxification sont très bons et me permettent d’intervenir sur une peau nettoyée, assainie au mieux et tonifiée. Cette remise en meilleur état de la peau préalable à l’opération améliore les résultats des chirurgies du visage.

Mon rôle pendant l’intervention

Seul paramètre que je contrôle en tant que chirurgien plasticien, je suis très précis au niveau de ma méthode de suture :

  • choix du type de fil, résorbable ou non selon la zone et les antécédents cicatriciels du patient ; 

  • choix du type d’aiguille et de point, points séparés ou surjets intradermiques ;

  • suture en plusieurs plans pour diminuer ou répartir la tension cicatricielle ; 

  • temps de réalisation, car une suture bien faite prend du temps… Tant il est clair que mieux la suture est faite meilleures sont les conditions d’une bonne cicatrisation… 

De plus, depuis l’arrivée du Laser Cicatriciel UrgoTouch, j’utilise cette technique innovante qui permet, à la toute fin d’une intervention chirurgicale, donc sous anesthésie et de façon totalement indolore, d’activer par choc thermique les protéines qui contribuent à une meilleure organisation des fibres de collagène.

Le laser permet d’optimiser le processus cicatriciel en l’accélérant de façon naturelle et d’atténuer l’inflammation au niveau de la cicatrice, ce qui diminue les risques d’induration de la cicatrice et augmente le confort de la patiente.

Exemples de résultats comparés par patiente avec et sans traitement laser per-opératoire de la cicatrice (source UrgoTouch)

Personnellement et après plus de 5 ans d’utilisation je trouve que le laser cicatriciel apporte des résultats intéressants particulièrement dans le cas où la patiente a des antécédents de “mauvaise” cicatrisation. 

J’utilise enfin quasi systématiquement cette technique dans les cas de ce que l’on appelle une “chirurgie secondaire”. Je suis en effet assez régulièrement consulté et amené à intervenir lorsque les résultats cicatriciels d’opérations réalisées par d’autres ne sont pas jugés satisfaisants. Lorsque la cicatrice initiale s’est révélée, au final, de mauvaise qualité. Cela se produit plutôt dans les suites de plasties mammaires ou abdominales ou encore de liftings des cuisses.

Ce qu’il faut faire après l’opération pour améliorer la cicatrisation

Une cicatrice évolue pendant 12 à 18 mois après la suture ; c’est l’histoire naturelle d’une cicatrice et c’est pourquoi on ne peut vraiment juger de l’aspect final qu’après ce délai.

Les cicatrices craignent principalement deux types d’agressions : la tension et l’exposition au soleil. La règle est simple : pas de tension sur la cicatrice pendant 2 mois et pas de soleil sur la cicatrice pendant 18 mois ; pendant tout ce temps, on la protègera de toute exposition solaire avec un vêtement ou un écran total (SPF 50). Les bains, en baignoire, en piscine et dans l’eau de mer sont aussi à éviter totalement pendant au moins 6 semaines.

Tant que la cicatrice est encore fragile, en post-opératoire immédiat, soit entre 6 et 10 semaines après l’intervention, il est particulièrement important d’éviter les mouvements trop amples ou brutaux susceptibles de provoquer une tension de la cicatrice qui pourraient même l’agresser au point de la réouvrir. 

Je prescris souvent le port d’un sous-vêtement de contention adapté qui aide à un bon maintien cutané, notamment dans le cas d’une plastie abdominale, d’un lifting des cuisses ou des fesses.

L’évolution cicatricielle étant propre à chacun, il est indispensable de la surveiller et je prescrit des traitements personnalisés qui vont du massage de la cicatrice avec des crèmes spécifiques à l’utilisation de pansements compressifs (plaques de silicone) voire à l’injection intra-cicatricielle de corticoïdes retard.

Je suis évidemment de près l’évolution et les conditions de la cicatrisation lors des rendez-vous post-opératoires et des consultations de suivi à mon cabinet.

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En chirurgie esthétique, il y a toujours une rançon cicatricielle dès lors qu’il y a une intervention avec incision. 

On met le maximum de chances de son côté pour améliorer la cicatrisation et l’aspect de la cicatrice en additionnant les précautions avant et après l’intervention, ainsi qu’avec une bonne technique chirurgicale et l’emploi du laser cicatriciel. 

La cicatrisation demeure toutefois un processus complexe et imprévisible. Et d’ailleurs, lorsque l’évolution cicatricielle paraît anormale, que la cicatrice devient douloureuse, rouge, chaude, ou présente des saignements, il ne faut pas hésiter ni tarder à consulter.

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