Le traitement des cicatrices
Sauf si elle est très superficielle, toute plaie, toute brûlure, toute incision chirurgicale, toute infection, toute lésion qui détruit le derme, laissera une cicatrice définitive plus ou moins visible.
L’aspect définitif d’une cicatrice est entièrement imprévisible. Le seul paramètre que le chirurgien contrôle est la méthode de suture, qui doit évidemment s’efforcer de laisser le moins de traces possibles.
Habituellement, certaines régions du corps cicatrisent de façon très discrète, en laissant des traces très fines. C’est souvent le cas des paupières et des joues. Dans d’autres régions du corps, telles que le dos ou les genoux, il existe des tensions importantes de la peau lors des mouvements et les cicatrices y sont souvent plus larges, malgré toutes les précautions prises lors de la suture.
Il y a autant de cicatrices que d’individus qui les portent
L’aspect définitif d’une cicatrice dépend de nombreux facteurs :
son type (chirurgicale, coupure, brûlure, dermabrasion) ;
sa taille ;
sa profondeur (dès qu’il y a atteinte du derme une cicatrice persiste) ;
sa localisation ;
son évolution en cas de complications telles qu’infections ou hémorragies.
Mais l’aspect d’une cicatrice dépend surtout de facteurs propres au patient : origine ethnique (fréquence des chéloïdes sur les peaux noires), état nutritionnel, pathologies associées (diabète, etc.).
Et cette qualité peut varier dans le temps et en fonction de la zone traitée.
Quelles que soient les précautions prises, chaque personne cicatrise de façon différente. Les cicatrices peuvent disparaître presque complètement ou, au contraire, s’élargir et même, très rarement, s’épaissir exagérément.
Les cicatrices sont donc inévitables, définitives, indélébiles et imprévisibles quant à leur évolution.
La cicatrisation, un processus évolutif pendant plusieurs mois
Avant même de pouvoir juger de l’aspect définitif d’une cicatrice il convient d’attendre 12 à 18 mois. Immédiatement après l'ablation des fils, la cicatrice est habituellement belle, fine, linéaire. Mais dans les 4 à 8 semaines qui suivent, elle devient progressivement dure, rouge, légèrement boursouflée, et elle s’accompagne de démangeaisons. Ce stade “hyperplasique“ initial, parfaitement normal, passe par un maximum d'intensité variable vers le premier ou le deuxième mois. C’est le stade de la cicatrice immature.
Ce n’est qu’après ce délai qu’elle commence à blanchir, à ne plus démanger, à s’aplatir et à s’assouplir, pour prendre progressivement son aspect définitif et stable au bout d’un an environ. L'évolution se termine alors en laissant une cicatrice définitive, plate, normalement souple, blanche, insensible et indolore dont l’aspect ne varie plus. C’est le stade de la cicatrice mature. Mais l’évolution peut être différente et contrariante. Lorsqu’une cicatrice est gênante et présente une anomalie, on parle alors de cicatrice “vicieuse”.
Aspects et caractéristiques des cicatrices vicieuses
Rouge, gonflée, parfois prurigineuse, la cicatrice hypertrophique linéaire (post-chirurgicale / traumatique) se développe habituellement dans les semaines qui suivent l’intervention. Sa taille peut augmenter rapidement pendant 3 à 6 mois puis, après une phase stationnaire, commencer à régresser. Ces cicatrices vont souvent laisser un cordon plus ou moins surélevé de largeur variable. Le processus de maturation peut prendre jusqu’à 2 ans.
Cicatrice hypertrophique linéaire cicatrice chéloïde
Les cicatrices chéloïdes, prurigineuses ou douloureuses, localement surélevées et s’étendant au dessus d’un tissu normal, peuvent se développer jusqu’à un an après la lésion et ne régressent pas spontanément. L’excision chirurgicale simple est souvent suivie de récidive voire d’aggravation. Elles sont plus fréquentes sur les peaux noires et dans certaines localisations (lobes d’oreilles, thorax…).
On observe aussi des cicatrices atrophiques, en creux (cicatrices d’acné).
Traitements des cicatrices hypertrophiques et chéloïdes
Traitement préventif des cicatrices : Le laser Urgotouch
Le premier traitement des cicatrices est préventif, il est beaucoup plus efficace de prévenir les cicatrices hypertrophiques que de les traiter ; le but de la prévention est de réduire le risque d’évolution d’une cicatrice problématique et d’améliorer la cicatrisation.
Le traitement le plus réussi d’une cicatrice hypertrophique est obtenu lorsque la cicatrice est immature, c'est-à-dire encore évolutive.
L’apport du laser Urgotouch™ (laser d’optimisation cicatricielle) qui s’utilise au bloc dès la fin de la suture réalisée a permis d’accomplir de grands progrès dans la prévention des cicatrices de mauvaise qualité.
Ce laser permet de diminuer de façon importante l’inflammation liée à la cicatrisation et ainsi d’obtenir des cicatrices beaucoup moins rouges, plus planes, de façon beaucoup plus rapide.
Traitement curatif des cicatrices
Il est actuellement impossible de faire disparaître complètement une cicatrice, y compris par le laser ou par la chirurgie esthétique, ou par tout autre moyen (tatouage, pommade, pressothérapie). Mais il est possible d’améliorer l’aspect d’une cicatrice inesthétique dans certains cas.
Ce traitement se fera le plus souvent conjointement avec votre dermatologue qui saura vous conseiller la technique la plus adaptée.
Optimisation cicatricielle au laser en fin d’opération — Dr Éric Plot