L’affaire des prothèses mammaires macro-texturées continue, que faire ?
Je me suis récemment exprimé à ce propos sur le site du Nouvel Obs ainsi que dans ce webzine.
Aujourd'hui, compte tenu des nouveaux développements de l'actualité (cf. Le Parisien du 25 mars) et après avoir assisté à des échanges au sein de sociétés savantes avec des confrères, je pense utile d'ajouter un commentaire.
La précaution et la clarification s'imposent
Après le deuxième décès d’une femme d’un lymphome anaplasique à grande cellules (LAGC-AIM), associé à un implant mammaire macro-texturé, je pense qu’il conviendrait de retirer ce type de prothèses du marché.
Certes, il n’y a aujourd’hui aucune preuve scientifique d’un lien de causalité établi entre les prothèses macro-texturées et la survenue d’un lymphome LAGC-AIM, en particulier du fait de la rareté de cette pathologie et du nombre extrêmement faible de cas rapportés.
Et il n’y a pas non plus indication à se faire retirer ces prothèses macro-texturées qui ont été largement utilisées dans le monde depuis plus de vingt ans.
Cependant, la suspicion existe désormais et, dans ces conditions, un double objectif me paraît s’imposer :
ne pas faire courir de risque, aussi infinitésimal soit-il, aux patientes ;
ne pas créer de confusion entre les prothèses macro-texturées incriminées, et tous les autres types de prothèses — lisses, en polyuréthane ou micro-texturées dont le procédé de fabrication est totalement différent — pour lesquels il n’existe aucune suspicion.
Assurer le suivi régulier dans la durée
Il convient en outre de rappeler que le suivi régulier après la pose d’implants mammaires, et ce dans la durée est important.
Personnellement, je revois mes patientes opérées tous les deux ans ; je les reconvoque même dix ans après l’intervention de façon systématique, par courrier en cas de perte de vue.
Et je recommande à toute patiente porteuse d’implants mammaires de se faire suivre tous les deux ans, comme les bonnes pratiques l’exigent.