Ma vocation, chirurgien plasticien

Je réalise que cela fait 20 ans que j’exerce le beau métier de chirurgien esthétique plasticien. Ce métier, c’est d’abord une vocation, et voici comment elle m’est venue.

C’est au départ une histoire de transmission familiale, de père en fils, comme dans beaucoup de familles de médecins.

De père en fils

Chirurgien ORL de formation, mon père avait décidé de se spécialiser en chirurgie esthétique et s’était établi après avoir suivi une formation complémentaire. L’appartement où nous habitions était mitoyen de son cabinet professionnel.

Je me souviens que mon père participait à de nombreux congrès qu’il préparait le soir, après le dîner à la maison. Mon père aimait partager avec ses confrères ses techniques opératoires — c’est d’ailleurs lui qui a inventé la mise en place des prothèses mammaires derrière le muscle par une cicatrice dans l’aisselle dite “voie axillaire”, ainsi que la liposuccion du visage.

J’avais à peine une dizaine d’années à l’époque et je le regardais, fasciné, préparer ses présentations à l’aide de diapositives destinées à la projection sur grand écran (à l’époque, pas de photo numérique ni d’informatique…).

Comme il me le demandait parfois, j’adorais l’aider à trier les diapositives, à les ranger dans les carrousels sans les faire tomber, dans le bon ordre et dans le bon sens ; parfois les présentations occupaient deux ou trois carrousels de 80 diapositives !

C’était un travail minutieux et je passais donc des heures avec lui dans son bureau, le soir ou le dimanche après-midi.

Il lui arrivait de m’expliquer l’opération qu’il allait présenter lors du prochain congrès. Je n’étais pas sûr de bien comprendre, mais j’étais subjugué et plein d’admiration pour son travail et pour moi, pas de doute, chirurgien plasticien c’était le plus beau métier du monde.

Découverte et révélation

C’est donc tout naturellement que, quelques années plus tard et le bac en poche, je m’inscrivais en médecine. Une fois le concours d’entrée réussi, jeune étudiant en médecine, mon père me proposa de l’accompagner au bloc opératoire — en tant qu’observateur.

Je me souviens encore aujourd’hui de ma première entrée en salle d’opération, équipé de mon “pyjama de bloc”, cheveux couverts, masque sur la figure et sabots de bloc aux pieds, tout un rituel que l’étudiant en deuxième année que j’étais découvrait.

On entra ensuite dans la salle d’opération. Mon père avait déjà vu la patiente et réalisé les marquages pré-opératoires  dans sa chambre — pratique que j’ai gardée et que je préfère à celle d’autres chirurgiens qui font directement les marquages dans la salle d’opération, car je trouve cela plus confidentiel et moins stressant pour les patients.

Il adressa un petit mot rassurant à la patiente et l'anesthésiste l’endormit.

Cet instant de l’endormissement est toujours un moment à part dans l’activité d’un bloc opératoire car tout le monde s'arrête de vaquer à ses occupations, de parler ; le calme se fait sentir autour de la patiente comme si une certaine sérénité devait régner à ce moment là.

J’ai tout de suite adoré cette atmosphère de travail si particulière du bloc opératoire, ce travail d’équipe autour du chirurgien (avec l’anesthésiste, l'infirmière de salle d’opération, l’aide opératoire) ; le rôle du chirurgien comme un chef d’orchestre qui commande et prend les décisions ; ce mélange de technicité, de concentration, de gestes précis, de complicité, puis de détente lorsque l’intervention touche à sa fin.

Mon choix était fait : je serai chirurgien !

Internat en chirurgie plastique et réparatrice 

Après ma réussite au concours de l’internat et ma nomination d’interne des hôpitaux, j’ai appris mon métier dans les grands services hospitaliers de chirurgie plastique.

Je découvrais alors la chirurgie réparatrice — un autre pan de ma spécialité : les grands brûlés, les graves traumatismes, la chirurgie de reconstruction après cancer du sein, aspects qui me passionnèrent également et me permirent d'élargir encore la pratique de mon métier.

Mes connaissances en anatomie et en technique chirurgicale ayant nettement progressé lors de mon internat, il m’est arrivé d’aider mon père au bloc, autant que mon emploi du temps le permettait.

Je commençais ainsi à apprendre auprès de lui les techniques spécifiques à la chirurgie esthétique — prothèses mammaires, lifting, rhinoplastie — alors très peu pratiquées à l'hôpital.

Je l’accompagnais aussi dans des congrès dédiés à la chirurgie esthétique. Je réalisais l'intérêt d’assister à des présentations scientifiques et d’aller voir d’autres chirurgiens opérer.

J’ai depuis toujours considéré comme indispensable, pour un chirurgien plasticien, d’améliorer constamment ses connaissances, ses techniques et de ne jamais cesser de progresser.

Mon métier, chirurgien plasticien

Après mon internat, je choisis de faire un assistanat de chirurgie plastique à l'hôpital de Montreuil où je restais deux ans et demi.

A l’époque, l’hôpital de Montreuil était l’un des rares services hospitaliers où l’activité était essentiellement la chirurgie esthétique et où était organisé un congrès spécialisé auquel participaient les chirurgiens du monde entier.

Grâce à cela, j’ai rencontré et pu aller visiter de nombreux chirurgiens étrangers et ainsi parfaire ma spécialisation en chirurgie esthétique.

La chirurgie plastique et esthétique est donc pour moi une vocation précoce qui s’est confirmée et enrichie pendant mes études de médecine et de chirurgie spécialisée.

Au point que cette vocation et ce métier que j’aime font que je n’ai pas vraiment l’impression de travailler mais plutôt de pratiquer ma passion.

Mon propre bonheur fait en quelque sorte écho à celui des patientes dont la chirurgie plastique et esthétique embellit la vie.

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